Lutte anti-malaria  //  Fabrication durable des insectifuges en Afrique pour les Africains

Proposition

Un nouveau biopesticide a été approuvé par la « Environmental Protection Agency » (EPA) aux États-Unis qui peut être utilisé en tant qu'insectifuge. Il est fabriqué à partir de l'herbe à chat qui est actuellement cultivée dans le monde entier. La première étape de ce projet sera d'évaluer l'intérêt et l'infrastructure du Burundi à cultiver l'herbe à chat et à fabriquer le biopesticide. Le budget du projet pourrait être de l'ordre de 20 millions de dollars. Une conférence internationale aura lieu au Burundi du 14 au 16 octobre 2010 dans le but d'initier le projet.

Besoin

L'Afrique est très touchée par une épidémie de paludisme qui fait des ravages parmi la population sub-saharienne. Entre 350 et 500 millions de cas cliniques sont diagnostiqués chaque année selon l'Organisation Mondiale de la Santé tuant environ 3 000 personnes par jour dont la plupart sont de jeunes enfants - jusqu'à 90% des décès sont enregistrés en Afrique sub-saharienne. La forme la plus grave est causée par le plasmodium falciparum qui est transmis par la piqûre de la femelle du moustique Anophèles. La maladie est avec raison souvent associée à la pauvreté, et en plus, elle provoque aussi la pauvreté entravant ainsi le développement économique.

Le risque de contracter le paludisme est passé de 10% dans le début des années 1960 à plus de 40% puisque les moustiques ont développé une résistance aux pesticides et les parasites ont développé une résistance aux médicaments anti-malaria. Par conséquent, il est urgent de réduire les taux de transmission. Les techniques actuelles reposent sur la distribution de moustiquaires dans les foyers, les insectifuges, pulvériser les maisons et l'eau stagnante avec des insecticides.

Le DEET (N, N-diéthyl-m-toluamide) est connu pour être le répulsif à insectes le plus efficace et celui qui fonctionne sur la plus longue durée. Toutefois, récemment, son utilisation générale a été limitée en raison de problèmes de santé liés à la toxicité, en particulier la toxicité chez les enfants, les populations les plus vulnérables au paludisme. L'application du DEET sur les coupures, les plaies ou la peau irritée doit être évitée surtout pour les enfants de moins de 6 mois (EPA États-Unis). Les enfants entre 6 à 24 mois ne devraient pas recevoir plus d'une application par jour et, jusqu'à 12 ans, le nombre maximum d'applications quotidiennes ne doit pas dépasser 3 (la concentration de DEET doit être inférieure à 10%). Il existe d'autres insectifuges - comme le para méthane diol (PMD), l'huile de citronnelle - et ceux-ci sont en cours de développement à faible toxicité, mais le coût reste un facteur critique.

Pour les familles pauvres touchées par le paludisme en Amérique du Sud, les coûts directs et indirects peuvent représenter jusqu'à 20% du revenu total du ménage [1]. Le coût total du traitement peut être aussi élevé que 240 $/an (en 2007) au Pérou alors que le coût annuel de répulsifs peut être aussi peu que 10 $/an.

Les insectifuges sont dérivés soit de produits pétrochimiques, soit des huiles naturelles telles que la citronnelle ou le PMB (à partir d'arbres d'eucalyptus). Les coûts de fabrication des produits pétrochimiques peuvent être élevés en raison des multiples étapes de réaction et de raffinage. La citronnelle possède une efficacité limitée tandis que l'impact environnemental des plantations d'eucalyptus dans les régions non-autochtones est sévère.

Il y a un urgent besoin de développer et de fabriquer un insectifuge durable qui est à la fois efficace, non-toxique et à la portée des ménages pauvres de l'Afrique sub-saharienne.

Top Nouveau biopesticide

En 2009, l'EPA a approuvé le premier nouveau biopesticide depuis 2001. Le répulsif est basé sur l'huile dérivée de la plante Nepeta cataria. La plante est mieux connue comme l'herbe à chat. Bien que le simple fait de frotter les feuilles directement sur la peau soit aussi efficace que l'application du DEET pour éloigner les insectes, une composante de la plante permettra de sensibiliser la peau. Pour devenir efficace, un composé – dans le népétalactone – doit être extrait de la plante.

Dans le contexte d'un pays comme le Burundi, la protection de la population contre les piqûres d'insectes est un facteur critique dans la réduction des coûts de santé pour le traitement et pour les médicaments. En outre, ce projet nécessite une participation active de la population - l'activité principale est l'agriculture burundaise commerciale et donc la plante Nepeta cataria serait cultivée dans le pays. Une fois sensibilisés à l'importance de ce projet, les Burundais se sentent fiers de participer à la lutte contre la plus grande menace de la santé publique.

Top Partenaires du programme

Le partenaire le plus important dans ce projet est l'ACECI [2] - une organisation dont la mission est de plaider en faveur du facteur humain dans les enjeux mondiaux comme la pauvreté, la maladie, le développement durable, l'environnement et les relations bilatérales et multi-latérales.

Depuis 2008, l'ACECI a lancé une campagne en vue de «traduire les Objectifs du Millénaire pour le Développement » en des lois-types visant à réduire la pauvreté. Le sixième objectif du millénaire pour le développement est de combattre le VIH et autres maladies. Cet objectif met en évidence l'importance accordée à la lutte contre le sida, mais peut-être au détriment de la lutte contre la malaria (paludisme). Les partenaires internationaux ont tendance à investir dans la lutte contre le sida, mais, au Burundi, le paludisme tue plus vite et en plus grand nombre que le sida.

ACECI est la promotrice de ce projet. Elle appuie les études de terrain incluant :

  • Établissement des contacts entre partenaires
  • Évaluation du projet
  • Suivi du projet
  • Évaluation éthique
  • Recherche

Les études de terrain aident à identifier les besoins pour le projet y compris les autorisations gouvernementales (par exemple), sociétales et industriels. Jusqu'à présent, l'ACECI a organisé des réunions avec les personnes suivantes pour mieux comprendre les besoins du projet et les désirs des partenaires éventuels.

Dans notre premier voyage au Burundi, nous avons pu rencontrer des gens à plusieurs niveaux - du gouvernement, des diplomates, des représentants de l'ONU, les groupes non-gouvernementaux et industriels, y compris:

  • Hon. Ministre Manirakiza, Plan et Reconstruction
  • Hon. Ministre H. Mossi, Affaires East-African Community
  • Hon. Ministre I. Kibeya, Recherche scientifique et enseignement supérieur
  • Dr. N. Birintanya, Directeur général de la santé
  • Ambassadeur J. Smets, Belgique
  • Ambassadeur L. Mulamula, Conférence Internationale de la Région des Grands-Lacs
  • Dr. J. Cabore, Représentant, Organisation Mondiale de la Santé
  • M. S. Diabate, Deputé Représentant, UNICEF
  • M. M. Kuntze, CEO, Savonor
  • M. R. Henry de Frahan, CEO, Rudi Paints
  • Abbé Alphonse Ndabiseruye Directeur, Bureau Diocésain du Développement
  • M. S. Karabaye, Directeur, Société Commerciale du Ltée

Construire des installations pour extraire l'huile des plantes et extraire les composés volatils de l'éthanol est une technologie relativement standard. Au cours de la visite de terrain, l'état de l'industrie chimique au Burundi a été examiné. En ce qui concerne la culture et l'extraction, le Burundi utilise cette technologie pour l'huile de palme et le patchouli (huiles essentielles). Le secteur agricole est soutenu par les agronomes formés en Belgique ainsi que dans les universités au Burundi. Ils ont des capacités de projets.

 

Top Budget

Le budget initial pour une visite de terrain pour évaluer l'infrastructure du Burundi et les partenaires potentiels est de l'ordre de 50 k $, couvrant les frais de déplacement ainsi que les coûts encourus par ACECI, les honoraires de consultation, etc. L'ensemble du projet peut être de l'ordre de 20 $ millions d'Euros.

Lorsque le projet sera bien défini, un plan détaillé sera élaboré avec les coûts prévus qui y seront associés.

Top References
  1. S. J. Moore, S. T. Darling, M. Sihuincha, N. Padilla, G. J. Devine. A low-cost repellent for malaria vectors in the Americas: results of two field trials in Guatemala and Peru, Malaria Journal 2007, 6:101.
  2. www.aceci.org